Tapisserie Aubusson, XVIIe Siècle, La Fondation De Constantinople - L2m60xh2m10 - N° 1381

Le 11 mai 330, l'empereur romain Constantin Ier inaugure une nouvelle ville à son nom, Constantinople. C'est une seconde capitale impériale, une nouvelle Rome, située sur le site de l’ancienne cité grecque de Byzance et de la future Istanbul. Sur la tapisserie, l’architecture en arrière plan reflète ce double héritage oriental et classique typique de ce nouvel empire. En effet, une grande architecture civile de prestige est, alors, édifiée sur un modèle romain tout en respectant la tradition orientale. La ville est un immense chantier illustré par la multitude de scènettes au second plan où des ouvriers sont à l’œuvre pour construire et reconstruire les bâtiments.

Non seulement considéré comme le fondateur de l’Empire Byzantin, Constantin est également celui qui met fin aux persécutions contre les chrétiens et confirme leur liberté de culte. In fine, il sera même baptisé sur son lit de mort en 337. Ce dévouement au christianisme est confirmé par la présence de l’obélisque surmonté d’une sphère et d’une croix chrétienne.

Au premier plan à droite, l’empereur est lui-même représenté coiffé d’une couronne et muni d’un sceptre, en pleine conversation avec un ouvrier, peut-être un des architectes de la ville. En tant que grand chef militaire, Constantin se distingue par son armure et sa posture conquérante. À sa droite, une femme couronnée et richement vêtue lui désigne la construction de son empire surplombé par la présence chrétienne de la croix. Elle est une allégorie de la Foi, guidant l’empereur dans ses décisions.

À ses cotés, sainte Hélène de Constantinople est représentée avec une importante couronne due à son rang. Mère de Constantin, sainte Hélène est une figure majeure de la christianisation de l’empire. Elle entreprit notamment un pèlerinage à Jérusalem, au cour duquel elle aurait trouvé les reliques de la Croix.

Enfin, à gauche du groupe de personnages, la troisième femme est la personnification de la sainte Sagesse, hagia Sophia en grec ou : « sainte Sophie ». C’est à cet attribut divin que sera dédié la plus grande église de la chrétienté à l’époque, le chef-d’œuvre architectural de l’empire byzantin : Sainte-Sophie de Constantinople, dont elle brandit le plan.